En 1927, ce programme prend de l’ampleur et accueille 217 étudiants de 17 nationalités différentes dont l’Autriche, la Suède, la Suisse, la Russie et l’Australie. En insistant pour que le Paris Ateliers soit un campus rattaché celui de la New York School of Fine and Applied Art, Parsons veut encourager l’échange d’idées et de tendances entre New York et Paris, à une époque où la communication entre les deux continents était bien plus limitée qu’aujourd’hui.
« Personnalité imposante dans le monde de l’éducation et du design, Frank Alvah Parsons, qui a élaboré de nombreuses théories aujourd’hui ancrées dans le monde du design, a mis en œuvre les moyens nécessaires pour encourager le développement des professions du design en Amérique où il a formé un grand nombre d’artistes en communication visuelle qui ont marqué leur époque. Vue l’importance de son œuvre, l’école qu’il a dirigée, alors connue sous le nom de la New York School of Fine and Applied Art, a été rebaptisée de façon posthume afin de faire honneur à son implication directe dans l’évolution de la sphère du design. »
C’est en 1904 que Parsons commence à enseigner à la New York School of Art, qu’il co-dirigera du mois de septembre 1907 jusqu’en décembre 1910. De ce fait, Parsons a fondé les premiers programmes professionnels en Amérique dans le domaine du design de costume, de l’aménagement intérieur et de la communication visuelle (connue à l’époque sous le nom d’illustration commerciale). Enfin, en 1909, Parsons choisit de renommer l’école: The New York School of Fine and Applied Art.
Devenu directeur de l’école en 1911, Parsons continue à étendre l’éventail des formations proposées en créant un programme en photographie en 1916, et plus tard en ouvrant le Paris Ateliers.
A titre d’exemple, le catalogue du Paris Atelier de 1926-27 exprime magnifiquement la philosophie de Frank Alvah Parsons, ainsi que la mission de l’école :
Le fondement de l’école était la reconnaissance que l’art est une qualité universelle qui n’appartient ni à une époque, ni à un lieu géographique, ni a un domaine ou une technique ; il est essentiel au bonheur et au succès d’une nation ou d’un individu, spirituellement et matériellement ; l’art est, à l’instar des choses à dimension universelle, basé sur un ordre et des principes, en matière de fonction et de goût. L’école reconnaissait également que l’art devait être exprimé dans le design des produits de consommation de base comme dans les produits de luxe. Cela explique la volonté constante de l’école de susciter l’intérêt, stimuler le désir et mettre en place une action afin de promouvoir le bon goût en ce qui concerne la maison, les vêtements et les diverses méthodes de communication visuelle du vendeur moderne Américain, ce que l’on appelle communément la publicité.
Le changement extraordinaire du goût du public, la conviction grandissante que la recherche plus académique des idées à une grande importance en opposition à l’adulation de l’originalité vide de concept (particulièrement pour la maison et les décors de scène) conduit à la création, en 1921, de l’école parisienne au 9, place des Vosges.
C’est ainsi que Frank Alvah Parsons fut reconnu en France et aux USA comme un leader dans le monde de l’éducation du design et des échanges internationaux. Il représenta les Etats-Unis en tant que délégué à l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925, et, 1927, le gouvernement français reconnu officiellement son travail dans l’avancée des relations franco-américaines, en le nommant chevalier de la Légion d’Honneur.
Les Mécènes du Paris Ateliers venaient de l’élite sociale de Paris ainsi que du monde de l’art et du design de l’époque. Parmi eux, se trouvaient l’Ambassadeur des Etats-Unis à Paris, Jesse Strauss, le Directeur Général des Beaux-Arts, Georges Huisman, Mme la Duchesse de la Rochefoucauld Doudeauvilke, Mme La Marquise de Dampierre, Mme La Comtesse de Fels, Mme La Marquise de Ganay, Princesse Edmond de Polignac, Mrs Robert Woods Bliss, Edith Wharton, ainsi que les Conservateurs du Musée des Arts Décoratifs, du Palais de Versailles et des Trianons, du Palais de Fontainebleau et du Musée du Louvre...
De plus, plusieurs designers de renommée furent formés au Paris Ateliers, dont Claire McCardell, la pionnière du prêt-à-porter en Amérique, et Gilbert Adrian, le créateur des costumes du Magicien d’Oz. Ajoutons à cela que la Parsons Table, minimaliste et, pour son époque, révolutionnaire, a été créée par Jean-Michel Frank, en collaboration avec les étudiants du Paris Ateliers.
Malheureusement, en raison du début soudain de la Seconde Guerre mondiale, le Paris Ateliers ferma ses portes en 1939.
Parsons Paris School of Art + Design
L’école fut, dans un premier temps, ré-ouverte pour une cession de cours d’été en 1970 ; puis, en 1981, David Levy, le Doyen de la Parsons School of Design fit revivre la grande vision de Frank Alvah Parsons d’internationaliser l’éducation artistique en faisant de Parsons Paris un campus rattaché de l’école.
A son origine, le campus de Parsons Paris offrait des diplômes en Communication Visuelle, Beaux-Arts, Photographie, et Architecture. Puis, la Présidente du Conseil de Paris, Helene David-Weill, dit à propos de l’école ; « Il y a des opportunités pour que les étudiants Américains viennent en France, et pour les étudiant de Paris d’aller aux Etats-Unis, et cette union des deux civilisations est très importante. » Dans les années suivantes, les programmes offerts ont évolué et se sont développés pour inclure la Communication Visuelle, le Management du Design, l’Illustration, les Beaux-Arts, et la Photographie. |
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© Parsons Paris School of Arts
Frank Alvah Parsons © The Anna-Maria and Stephen Kellen Archives Center for Parsons The New School for Design

Classe de dessin © The Anna-Maria and Stephen Kellen Archives Center for Parsons The New School for Design
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