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Les journalistes américains à Paris
« Correspondant à Paris » a été depuis longtemps une appellation prestigieuse, en particulier pour les Américains, par l'évocation d'une vision romantique de la fascination qu'exercent à la fois la France et le journalisme.
The American Library in Paris | Grant Rosenberg, Traduction de Laurence Moachon

Au cours du siècle dernier, un certain nombre de ces Américains ont exercé une influence significative sur leurs lecteurs pour la compréhension de la France et de l'actualité, devenant de ce fait eux-mêmes des icônes.
 

Le plus fameux est Ernest Hemingway, bien que plus connu par la suite pour ses nouvelles et romans que pour ses débuts dans le journalisme. Pourtant, il vint pour la première fois à Paris — période qu'il relate à merveille dans Paris est une fête — comme correspondant du Toronto Star en 1921, pour couvrir l'actualité sociale et quelques fois politique.
 

Celle qui est restée le plus longtemps fut la correspondante à Paris de l’hebdomadaire The New Yorker, Janet Flanner (1892-1978) qui, sous son nom de plume “Genêt”, rédigea  — sauf sous l'occupation allemande — une “Lettre de Paris” bimensuelle de 1925 à 1975. Sa rubrique était digne d'un mécène ; davantage à l'affût des activités de la capitale française pour les francophiles que reporter, elle fit connaître à ses lecteurs aussi bien les restaurants à la mode que des artistes comme Picasso, Matisse et bien d'autres et, à ses débuts, couvrit le dernier chapitre de ce que l'on a appelé la « Lost Generation » des années vingt. Mais elle écrivit aussi sur la scène politique, notamment plus tard lors des troubles et manifestations de mai 68 et joua un rôle décisif pour donner une vision de Paris aux lecteurs du New Yorker, étant devenue elle-même incontournable.
 

Tandis que nombre de correspondants de guerre passèrent par Paris à la fin de la Seconde guerre mondiale, ce fut à la faveur de l'après-guerre et de la reconstruction du pays et du continent après une telle calamité, qu'arrivèrent de jeunes hommes comme Art Buchwald et Stanley Karnow. Tous deux nés en 1925 et arrivés à Paris à quelques mois d'intervalle à la fin des années quarante, après avoir servi dans la Seconde guerre mondiale, connurent des expériences très différentes en tant que journalistes.
 

Art Buchwald, mort en 2007, commença par écrire pour le magazine de spectacles Variety. Un an plus tard, il rejoignit l'International Herald Tribune, alors appelé New York Herald Tribune, en tant que chroniqueur. Il poursuivit sa chronique de Paris jusqu'en 1962, date à laquelle il retourna aux Etats-Unis et poursuivi sa carrière jusqu'à obtenir le Prix Pulitzer comme chroniqueur d'agence de presse.
 

Le nom de Stanley Karnow, reporter à Time Magazine, n'était pas particulièrement connu lorsqu'il était en poste à Paris, étant donné la règle de Time de publier des articles pour la plupart non-signés. Bien que ce journaliste, lauréat du prix Pulitzer, ait acquis sa renommée en couvrant la guerre du Vietnam pour Time, dès les premiers jours en 1959, ses mémoires publiées en 1997 Paris in the Fifties renferment des souvenirs détaillés de sa décennie à Paris en tant que reporter, à ses débuts comme étudiant, après la guerre.Une grande partie de ses dépêches hebdomadaires prolixes ne fut pas utilisée et c'est cette “série” de reportages qui a servi de base à ses mémoires.


C.L Sulzberger (1912-1993), membre de la famille propriétaire du New York Times, écrivit sur des questions internationales aux débuts du journal en 1939 et fut aux premières loges pendant les années de guerre et la reconstruction de l'Europe d'après guerre. En 1954, il lança une rubrique Affaires étrangères qui se poursuivit jusqu'en 1978 et passa la plus grande partie de sa vie à Paris, où il mourut à l'âge de 80 ans. Sa rubrique avait de l'influence, couvrant la diplomatie, les questions militaires et économiques et il eut accès à de nombreuses icônes du XXe siècle à propos desquelles il écrivit quelques fois à la première personne.
 

Une décennie plus tard, après son fameux poste d'attaché de presse du Président John F. Kennedy et brièvement du Président Lyndon Johnson, le franco-américain Pierre Salinger (1925-2004) devint rédacteur en chef itinérant du magazine français L'Express. Il fut le chef du bureau de Paris d'ABC News de 1979 à 1983, avant de retourner aux Etats-Unis pour deux autres décennies, puis de prendre sa retraite à Le Thor, en France, où il mourut en 2004. Il est enterré au cimetière national d'Arlington.
 

Le correspondant à Paris du New Yorker, Adam Gopnik qui de 1995 à 2000 couvrit la construction du Stade de France, le procès Papon, et dans la veine de Janet Flanner avant lui, quelques-uns des antagonismes et incidents diplomatiques culturels parisiens, telle sa digression sur la rivalité légendaire entre le Café de Flore et Les Deux Magots. Son livre, Paris to the Moon, développant des passages de son « Paris Journal », a été publié en 2000.
 

Tandis que le paysage médiatique continue d'évoluer, de plus en plus de journaux et magazines ont fermé leurs principaux bureaux à l'étranger. À l'exception du New York Times qui partage son bureau avec l'International Herald Tribune à Neuilly-sur-Seine et du Wall Street Journal, le correspondant à Paris de jadis est à la fois menacé d'extinction et appelé à un nouveau profil à l'ère du numérique.

 

  THE AMERICAN LIBRARY IN PARIS


© The New Yorker 
© The New Yorker
 


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