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Culture & Société >> Cinéma
La France dans les films américains, l'Amérique dans les films français
Les deux pays que l'on associe le plus à la naissance du cinéma sont la France et les Etats-Unis.
The American Library in Paris | Grant Rosenberg. Traduction de Laurence Moachon
Bien qu'il se soit trouvé des inventions et des inventeurs en Allemagne et en Grande-Bretagne, avec leurs déclinaisons sur la projection de films, c'est Thomas Edison aux USA et les frères Lumière en France qui jetèrent les bases de ce qui est devenu l'industrie du cinéma. La première projection publique, payante d'un film eut lieu à Paris, le 28 décembre 1895, au Grand Café, près de l'opéra Garnier.

À Paris et Hollywood, le cinéma progressa à grands pas au cours des décennies suivantes, les fictions étant devenues une distraction prépondérante et la France et la culture françaises un thème prépondérant pour les films américains. Dans les années 10 et 20, Hollywood produisit d'innombrables films muets dans ses studios de tournage en extérieur, basés sur les classiques et l'histoire de France. J. Gordon Edwards dont nombre de pellicules de ses 54 films ont disparu, entreprit d'adapter des livres comme la Dame aux Camélias, d'Alexandre Dumas fils (pour son film Camille de 1917). La même année, il réalisa aussi, non seulement le film Madame du Barry, basé sur deux romans de Dumas père sur la célèbre favorite de Louis XV, mais aussi The Darling of Paris, basée sur le roman de Victor Hugo Notre Dame de Paris. Frank Lloyd fit un film du roman d'Hugo Les Misérables l'année suivante. Cette période fut aussi marquée par une série de remakes – rien que trois ans plus tard, il y eut une autre version de Camille, cette fois avec Rudolph Valentino pour vedette.

Parallèlement aux avancées technologiques et à la croissance des budgets de films des studios, des films américains sur la France commencèrent à être tournés sur place en France, notamment après la seconde guerre mondiale. Certains films, même des films cultes comme An American in Paris (1951) et Gigi (1958) de Vincente Minelli et Irma la Douce (1963) de Billy Wilder ne comportaient que quelques scènes en extérieurs en France. D'autres comme Charade (1963) de Stanley Donan et l'adaptation de 1958 d'Otto Preminger du livre événement de Françoise Sagan Bonjour Tristesse furent largement ou entièrement tournés sur place, bien que les dialogues soient majoritairement ou exclusivement en Anglais. 

Des auteurs ou studios américains ont situé leurs films en France pour aborder des questions pouvant susciter la polémique aux USA. Par exemple, Paris Blues (1961) avec Paul Newman et Sidney Poitier : Le film qui se passe dans les milieux de jazz parisiens d'après la seconde guerre mondiale aborde comment des musiciens américano-africains se sont agglutinés à Paris où leur musique pouvait prospérer sans avoir à affronter le racisme acerbe des USA à l’époque. Au générique,  outre ses deux vedettes renommées, figuraient aussi Joanne Woodward, Dianne Carroll et Louis Armstrong ; il fut intégralement tourné à Paris.

Des films comme Last Tango in Paris, réalisé par l'italien Bernardo Bertolluci avec Marlon Brando, ont contribué à donner de Paris l'image d'un haut lieu de l'art, au-delà de la simple vision romanesque de carte postale et davantage conforme à l'ambiance créée par des cinéastes comme Jean-Pierre Melville et des visions d'autres réalisateurs d'une ville broyant du noir, parfois désolée. Ce film sulfureux, presque tout en Anglais, classé X lors de sa sortie en 1972, ne comporte aucune prise de vue d'endroit connu (en fait, il se déroule en grande partie à Passy, à proximité de la Tour Eiffel qu'à dessein on ne voit jamais).

Le film de 2006 de Sophia Coppola Marie Antoinette, tourné en Anglais, est le premier à avoir obtenu un large accès à l'intérieur du Château de Versailles. (Un film de 1938 du même nom n'avait obtenu que l'accès partiel). Le film de Coppola, avec Kirsten Dunst dans le rôle-titre, a une bande- son pop et une sensibilité résolument moderne, en dépit de l'environnement de l'époque.

Au cours de ces dernières années, la filmographie américaine a poursuivi la tradition de présenter la France comme un endroit romantique et exotique dans les films à suspense (comme La Mémoire dans la Peau) ou le lieu de prédilection pour les touristes. French Kiss de Lawrence Kasdan et Forget Paris, tous deux de 1995, présentent la vision de la capitale française d'un touriste américain et Julie and Julia de 2009, qui raconte partiellement l'aventure de Julia Child, personnage de la gastronomie, dans le Paris d'après-guerre, a été tourné dans la ville et présente à la fois la cité et sa cuisine sous un angle enchanteur.

Tandis qu'un nombre croissant d'acteurs français (Juliette Binoche, Marion Cotillard, Vincent Cassel, Mathieu Amalric et Mathieu Kassovitz) remportent succès et honneurs à Hollywood comme les Maurice Chevalier, Charles Boyer et Leslie Caron d'antan, rares sont les films français qui se passent aux États-Unis. Quelques cinéastes français réalisent des films américains pour des studios américains, mais leurs films sont en Anglais. Jean-Pierre Jeunet, par exemple, entre ses films français singuliers et très stylisés comme Delicatessen et Amélie, a fait un quatrième Alien film sous licence étrangère. Luc Besson, réalisateur et producteur souvent dédaigné par la critique française comme « trop américain » pour ses films d'action dans le style hollywoodien, a réalisé plusieurs super productions en Anglais comme The Professional  et The Fifth Element. Actuellement, il supervise la construction d'un studio complet à Saint Denis, en banlieue parisienne qui sera le premier studio de grande dimension avec « soundstages » et espaces de tournage en extérieur. L'absence de tels aménagements jusqu'à présent, a restreint les possibilités pour les cinéastes français qui veulent faire des fils requérant des effets scéniques américains sophistiqués.

Toutefois, il y a des exemples de films français se passant aux Etats-Unis : Chicago a servi de décor à deux films français – Just Visiting, la suite de la série populaire des Visiteurs dont les Gaulois voyagent dans le temps, avec Christian Clavier et Jean Reno ainsi que Crime Spree, une comédie burlesque avec les stars françaises Gérard Depardieu et les chanteurs Johny Hallyday et Renaud ainsi qu'Harvey Keitel.

Le film de 2009 Lucky Luke, tiré de la bande dessinée, qui a connu un immense succès populaire, met en scène Calamity Jane, Billy the Kid et autres cow-boys dans le style américain. Cependant il a été tourné en Argentine. Les Américains risquent de trouver étrange d'aller voir un Western avec tous ses tropes et imagerie familières et de voir des hors-la-loi américains légendaires discutant en Français.
 
Une liste détaillée de  films américains sur la France peut être consultée sur : http://France.usembassy.gov/France-movie.html
 

  THE AMERICAN LIBRARY IN PARIS

© French Kiss
French Kiss, avec Meg Ryan et Kevin Kline à l'affiche

© Julie et Julia
Merryl Streep faisant son marché dans le film Julie et Julia

 


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